Posts Tagged ‘Théâtre’

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Excursion utopique

juillet 22, 2008

Jour -152

Téléphone

 

 

 

Je devais avoir quatre ou cinq ans. Je me souviens très vaguement de ces cauchemars récurrents où il y avait ces farfadets qui me jouaient du théâtre imaginaire de rebords de fenêtre. Je ne me rappellerai jamais leurs propos, mais leurs dents acérées de loups de salon assiègeront mes souvenirs jusqu’au dernier survivant s’il vient un temps où j’aurai à les perdre, ces souvenirs, pour cause de maladie ou autres folies remuantes. Ils finissaient toujours par courir après moi avec une hache miniature dans le corridor de ma maison d’enfance en guise de salut à la foule (c’est-à-dire, moi). Le corridor en « L » menait directement à la chambre de mes parents, mais inévitablement je ne me rendais jamais jusqu’à la chambre et je fondais dans le trou du bain.

♦♦♦

Hier, j’ai fait un de ces voyages étranges qui me ramènent à mes anciens démons. Tu y étais dans ce monde imaginaire et il y avait Jessica Barker. Je l’aurais bien imaginé en Alice aux pays des merveilles à l’époque des Intrépides, mais maintenant avec toute sa féminité et son charisme magnétique, je n’oserais pas. Je me contenterais de rougir et de l’aimer en secret, dans ma tête. Toutefois, c’est à propos de toi que je voulais discuter. J’allais sortir de la douche quand le trou m’a aspiré. J’ai senti mon corps devenir malléable, de la pâte à modeler. Et flop! J’étais là devant toi. De l’autre côté. À distance d’un baiser, ceux que j’ai cessé d’espérer vus la distance de nos âmes à des trillions de kilomètres d’éloignement. Tu pleurais de cette façon qui te rendait si belle. Même, le cœur de l’Épouvantable en aurait été bouleversé. Tu avais cette manière d’émouvoir avec tes grands yeux bruns fluorescents et tes larmes de cristal aussi démesurées que tes yeux eux-mêmes. Devant toi, j’errais. Sans pouvoir bouger. Je crois même que tu ne me voyais pas. Dans ce laps de temps incongru, je t’aurais serré dans mes bras pour toujours piétinant mon orgueil et toutes les saletés qui pourrissent la beauté des souvenirs. Tu t’imagines bien que je n’ai pas pu. Jessica s’est mise à rire de manière insatiable avant de m’embrasser dans un tableau mouvant de plus en plus embrouillé. Une roche qui tombait dans l’eau.

♦♦♦

Quand je me retrouvais de l’autre côté, ce n’était jamais comme la fois précédente. Un décor différent, des gens différents. Ce n’était plus un cauchemar, cependant, je devais toujours me taper ces maniaques de farfadets pour y accéder. La première fois que je t’y ai rencontré, tu devais avoir toi aussi quatre ou cinq ans. Tu tenais un téléphone dans ta main, l’air de savoir quoi dire, mais ce n’était que pour la photo. Tu n’avais aucune idée comment fonctionnait l’appareil. Tu ne savais pas que plus tard ce serait ma voix qui emplirait le récepteur qui mène à ton oreille. Tu ne te doutais même pas encore de ces fois où j’aurais à te dire : « je t’aime ». Avant de raccrocher rêveur, sans aucune crainte du futur. De mon côté, je n’avais aucune idée que ce rêve où je te voyais enfant deviendrait réalité et que cette photo avec le téléphone, je puisse la tenir physiquement dans ma main amalgamant le passé, le présent et le futur dans une suite illogique. À jamais illogique.

Mood musical: Yann Tiersen – C’était ici
Pilosité faciale: 6 jours
Taux d’amabilité: utopique
Taux de dérision: illusoire

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Bazooka Théâtre – La fois où j’ai merdé!

mars 28, 2008

Jour -269

hiver

  

Joe entre par la droite tandis que Mortimer entre par la gauche. Les deux se retrouvent ensemble au milieu de la scène.

Joe (se tournant vers Mortimer) – C’est que…

Mortimer (regardant dans la direction opposée à Joe) – Je sais…

Joe (à la foule) – Vous savez que… ha pis merde !

Joe quitte la scène dans un élan de colère et de désespoir.

Mortimer – Ce n’était pas vraiment le meilleur au monde, il ne faut pas toujours se fier à un titre. Surtout pour une première date où l’on veut impressionner, pauvre Joe. Prenez L’homme qui plantait des arbres. Il ne plantait pas vraiment des arbres…

Mortimer (tout en réfléchissant) – Humm… mauvais exemple.

Mood musical: Ladytron – Last One Standing (Shipps & Tait Mix)
Pilosité faciale: 6 jours
Taux d’amabilité: TGIF
Taux de dérision: emballé

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Bazooka Théâtre : Le Kiosque

janvier 18, 2008

Jour -338

Décor : Un kiosque de bonbon en Afghanistan à côté du Tim Hortons pour les soldats canadiens. Joe et Mortimer entrent par la droite.

Ils entrent sans se saluer, se mettent assis, dos au public regardant le kiosque de bonbons.

Joe (se tournant vers Mortimer) – Il n’y a pas de doute que c’était une idée pathétique de venir s’installer en Afghanistan.

Mortimer – C’est seulement une question de mentalité, les Canadiens n’envoient pas leurs enfants à la guerre.

Joe (crachant sa gomme dans le sable) – Je suis trop influençable, j’ai eu cette idée de kiosque après avoir vu le film les Diamants du sang avec Leonardo Dicaprio.

Un tank traverse la scène, rendant la conversation de Joe et Mortimer inaudible pendant quelques instants.

Joe (arborant un sourire victorieux) – Tu es un génie Mortimer!

Mortimer – Je ne fais qu’appliquer le protocole.

Joe – On a vu le Jell-O, le pudding, la boue, mais de la gomme Bazooka fondue, jamais.

Mortimer – Il ne reste qu’à convaincre Tangerine Dream et Jenna Jameson.

Mood musical: Yo La Tengo – Nothing But You And Me
Pilosité faciale: 5 jours
Taux d’amabilité: TGIF
Taux de dérision: Evidemment

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Bazooka Théâtre : Le pigeon vagabond

janvier 11, 2008

Jour -345 

Bazooka Joe, assis sur un banc de parc, essaie de développer une gomme bazooka sans que le papier ne colle à la gomme, mais sans succès.
 

En arrière-scène, on entend siffloter Mortimer qui finit par entrer. 


Joe
(savourant les 10 secondes de goût de sa gomme). – Tu sais, je n’arrive toujours pas à comprendre le sens de la vie. On peut se plaire à mâcher une gomme, et en même temps s’entretuer au Darfour.

Mortimer. – Je suis content de te voir en forme aujourd’hui.  

Joe (sortant sa fronde et une pierre). – C’est une question d’équilibre d’esprit. Tu vois ce Pigeon?

Joe tire sur le pigeon, qui prend la pierre en plein derrière et s’envole en « tituvolant ». 

Mortimer. – Pourquoi lui as-tu jeté la première pierre? 


Joe
. – C’était seulement un Pigeon vagabond.

Mortimer. – Et comment as-tu fait pour le deviner?

Joe. – Il m’a quêté 5 sous prétextant qu’il voulait s’acheter une gomme Bazooka, mais je le vois bien aller depuis tout à l’heure. Il dit ça à tout le monde. En réalité, c’est pour s’acheter une boîte de Nerds.

Mood musical: Neutral Milk Hotel – In The Aeroplane Over The Sea
Pilosité faciale: 5 jours
Taux d’amabilité: TGIF
Taux de dérision: Evidemment