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Meilleur macaroni au fromage au monde!

février 26, 2008

Jour -300 

J’arrive à l’appartement, déballe mon épicerie quotidienne, ce soir ce sera un macaroni au fromage. J’en rêve depuis un mois. N’allez pas croire que je vais me faire un Kraft Dinner ! Non, ce soir c’est le grand jeu. Une recette prise sur Internet avec le titre : Meilleur macaroni au fromage au monde! Ma soirée augure bien. Pour fêter ça j’ouvre une petite bouteille de vin, rien de très classe, une petite bouteille de semaine. Je ne vous dis même pas le nom. En préparant, ce fameux truc, j’harmonise mon antre gustatif de quelques gorgées de vins dans le but de préparer mon gosier à accueillir cette future joie. Choix de pâtes : coquille. Ouais, je sais je suis un original, je veux toujours faire différemment. Je suis vraiment un anarchiste des pâtes. Donc, je mélange les trucs (aucun détail, de toute façon vous avez la recette), galope ça dans le four vite fait, bien fait. Et voilà !

Bon, ce texte aurait très bien pu se terminer là. Pour me laisser le plaisir de déguster mon plat en toute quiétude. Savourer le moment, l’indéfectible perfection si l’on s’en remet au titre. J’en suis pourtant à la troisième bouchée et je regarde mon fourneau qui est malade comme s’il venait de prendre sa première brosse. J’ai le ventilateur de plafond qui me regarde de ses trois lumières droit dans les yeux et qui me dit en m’éblouissant : « si tu me refaits, ça je te quitte » (ce qui serait pour moi une très triste nouvelle). Il y a le frigo qui se marre de moi en me pointant du doigt le restant que j’ai mis dans un plat pour mon lunch de demain. Mais le comble, cette fourchette que j’entends murmurer dans le fond de mon plat. Ce doux murmure dans une langue étrangère comprenant le mot noche et asesinato. Cette fourchette qui est déjà très complice avec ma superbe cafetière. Cette fourchette qui tient debout par elle-même dans une sorte de bouillie de chapelure mutante, à m’en demander si ce n’est pas elle qui me dévore par en dedans à la suite de ces trois bouchées de trop.

Je m’en remets à vous chers lecteurs et lectrices, ceci sera peut-être mon dernier écrit. Je ne le souhaite pas parce que ce serait sur une mauvaise note. Un billet sensiblement moyen, fidèle à mes mardis. Souhaitez-moi le courage et la force d’affronter cette fourchette mexicaine en colère. Mon instinct de survie est à son niveau maximum, ce sera un voyage au bout de la nuit. Les camps sont déjà formés, j’ai même un ninja de mon côté.

Mood musical: Le silence
Pilosité faciale: 2 jours
Taux d’amabilité: 10 cm du goulot
Taux de dérision: décadent